Etre un Bisounours en ESN : challenge accepted 🐻

Fév 6, 2020

 

Etre recruteur en ESN, tu te dis : pas facile ! Alors si en + le recruteur est un bisounours (comprends par là, un gentil), dans un monde de requins, c’est mission impossible. Pourtant, c’est mon quotidien depuis 10 ans. On en parle ?

🦈 Il y a ESN et ESN

Attention, j’enfonce une porte ouverte : toutes les ESN ne se ressemblent pas. Et j’irais même plus loin, au sein d’une même ESN, selon l’agence, le service et d’autres paramètres (ton manager direct, ton N+2, etc.), l’expérience ne sera pas la même. Alors, détends-toi, mon propos n’est pas de dire que les ESN ont été mal jugées et que ce que tu entends (“boucherie”, “abattage”), n’est pas fondé. Il n’y a pas de fumée sans feu et des dérapages, des erreurs, il y en a, mais les situations difficiles peuvent se rencontrer partout. Pas seulement en ESN.

Je ne peux que te parler de ma propre expérience et te donner une vision de recruteur.

En ESN, le recruteur n’est pas décisionnaire et, la plupart du temps, il n’est pas valorisé. Tu entendras souvent que “le recrutement est le nerf de la guerre” et que la “politique d’attraction des talents” est une priorité. Pour autant, tu rencontreras encore trop peu d’ESN qui valorisent leurs recruteurs et qui les placent au coeur de leur stratégie.

🤹🏻‍♀️ Que fait un recruteur en ESN ?

Sur mes 10 années de recruteuse en ESN, j’ai connu plusieurs modèles. Celui où j’ai été rattachée à une direction du recrutement (avec un directeur du recrutement) et celui où j’ai été rattachée à une direction opérationnelle (un directeur d’agence).

Peu importe le modèle hiérarchique, le recruteur travaille toujours en binôme avec un commercial, un ingénieur d’affaires, un business manager, un manager (bref, appelle le comme tu veux, c’est celui qui gère la relation commerciale avec les clients externes). Pour faire simple, le commercial apporte les besoins et le recruteur doit amener le bon profil (qui correspondant au besoin). Matching.

Le recruteur doit apporter des solutions au commercial. Et quand je dis solutions, j’entends candidats. Il faut aussi comprendre que le commercial représente le BUSINESS. En clair, il ramène de l’argent, alors que toi, recruteur, tu es encore (à tord, et encore trop souvent) considéré comme un centre de coût.

Selon le degré d’autonomie, tu pourras effectuer tout ou une partie du processus de recrutement.

➡️ J’ai connu le modèle où je ne gérais que la partie amont, à savoir récupérer les besoins, sourcer les candidats, les contacter, planifier des entretiens. Point.

➡️ J’ai aussi connu le modèle où je gérais le processus de A à Z. A la phase amont s’ajoutait la partie entretien RH (évaluation) + compte rendu d’entretien, proposition d’embauche, contrat de travail, onboarding du candidat voire point d’intégration à l’issu de la période d’essai.

✅ C’est dans ce 2ème cas de figure que j’ai appris le + de choses. Par exemple sur la façon de mener un entretien, de gérer un processus de recrutement, donner un feedback à son manager, faire un retour d’entretien au candidat, apprendre à positionner le candidat sur des “grilles internes” (par rapport à une convention collective, par rapport aux autres collaborateurs, par rapport au salaire …), à réaliser une proposition d’embauche et à négocier aussi, à bien intégrer et suivre un candidat qui devient un collaborateur.

🎰 Parlons chiffres et métriques

Il faut savoir qu’en ESN (mais pas que), tu dois remonter à ta hiérarchie un reporting (généralement hebdomadaire) pour suivre l’avancée du processus. Les données sont assez basiques, c’est le fameux principe de l’entonnoir :

  • Combien de CV sourcés ?
  • Combien de CV validés ?
  • Combien de personnes contactées ?
  • Combien d’entretiens réalisés ?
  • Combien de propositions d’embauches ?
  • Combien de contrats signés ?

Selon les objectifs qui te sont assignés, tu auras probablement des quotas à respecter.

➡️ J’ai connu un modèle où le nombre d’entretiens dépendait du nombre de commerciaux avec lesquels je travaillais. En l’occurence, je devais planifier 5 entretiens / semaine / commercial. Avec 4 commerciaux, je tournais sur un minimum de 20 entretiens / semaine. C’était il y a longtemps et le marché était moins pénurique qu’aujourd’hui 😅!

Le risque c’est de tomber dans le travers de faire du chiffre pour faire du chiffre. La quantité au détriment de la qualité. Le truc c’est qu’en bon petit soldat, tu auras envie de bien faire, d’atteindre tes objectifs et tu ne seras peut être pas toujours en phase avec cette politique. Fort heureusement, avec un marché où les candidats ont le pouvoir, les pratiques évoluent et les recruteurs misent davantage sur la qualité.

🦄 Qui veux-tu être vraiment ?

L’objectif de cet article est de te dire que oui on peut être un bon recruteur, avec des valeurs fortes (empathie, écoute, bienveillance, optimisme …) et travailler en ESN. Il faut arrêter de stigmatiser ce genre d’entreprises. De plus en plus d’ESN entrent dans un modèle différent, et je ne parle pas simplement de discours marketing pour faire bien. Je parle de changement en profondeur où les recruteurs sont considérés, valorisés et écoutés. C’est sûr, ça ne plait pas à tout le monde et certains se montrent réfractaires au changement.

Selon l’ESN que tu rejoins, tu pourras avoir l’impression d’être broyé sous un rouleur compresseur tant le système et les processus sont forts. Ce que tu dois te demander, c’est : “Quel recruteur ai-je envie d’être ? Puis-je être moi-même ?

A mes débuts, j’étais loin d’être une recruteuse exemplaire. Des erreurs, j’en ai fait des tas, et quand j’y pense, je n’en suis pas fière ! Encore aujourd’hui, je me remets en question pour faire évoluer mes pratiques vis à vis des candidats, vis à vis de mes managers, vis à vis de mes homologues. Ce qui a fait la différence ? A un moment donné, j’ai pris conscience que je pouvais être moi-même en entreprise, sans porter de masque, sans filtrer ma personnalité.

C’est un fait, je suis une gentille. Pour autant, le chiffre pour le chiffre, je n’adhère pas. Chercher des profils sur la base de 3 mots clés sans comprendre le projet, je n’adhère pas. Etre le larbin du commercial, je n’adhère pas. Cela ne m’empêche pas d’être impliquée, sérieuse, investie et de remplir mes objectifs. Seulement, je le fais avec intégrité et authenticité.

Soyez fier de qui vous êtes et de ce que vous faites. Que ce soit en ESN, ou ailleurs !

Autre ressource à consulter sur le sujet :

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2 Commentaires

  1. Amélie ARNAUD

    Bonjour Bérangère,
    Merci pour ce super article qui parle de douceur et d’ESN. Combinaison rare dans le milieu 😉
    Ton blog est super !

    Réponse
    • Happy_Recruteuse

      Hello Amélie !
      Merci pour ton retour très positif sur cet article 🙂
      Et oui, on dit souvent que les recruteurs en ESN sont des requins car c’est le milieu qui veut ça. Non, pas nécessairement.
      Ravie que le blog te plaise.

      Réponse

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